Biographie

PREFACE

Alla Ilchun :  la muse fétiche et éternelle de Christian DIOR

En 2017, lorsque la Maison Dior célébrait son 70ème anniversaire, Mme Emmanuelle Bosc a publié dans la revue « L’Officiel » un article intitulé «Qui étaient les muses de Christian Dior ? »

« Elles s’appelaient Alla, Lucky, Praline, Tania, Renée et furent, avec quelques autres, celles que Christian Dior appelait des fées : ses mannequins fétiches et muses éternelles. La première, Alla Ilchun, pommettes hautes et sourire rare, yeux de chat surlignés d’une touche d’eye-liner en forme de flèche, devait ses traits atypiques, mi-slaves mi-asiatiques, à une mère russe et un père kazakh. C’est pour son talent à aimanter les regards que le couturier, alors qu’elle se présentait pour un remplacement, la fit retenir. … Impénétrable, également connue du Tout-Paris pour son inséparable chien, elle travailla pendant plus de deux décennies pour la maison, fascinant également les successeurs de Christian Dior par sa façon de défiler, « d’un air impassible et distant ».

(L’Officiel. «Qui étaient les muses de Christian Dior ? »    par Emmanuelle Bosc 19.10.2017)

« Alla est le type du mannequin – née ». C’est ainsi que Christian Dior parlait d’Alla Ilchun, et d’elle seule.   « Hiératique, toujours un peu mystérieuse, un mannequin doit « empoigner ». L’expression théâtrale « avoir de la présence », souvent galvaudée, prend ici tout son sens. C’est à cause de cette « présence » que j’ai engagé Alla », se souvient-il dans ses mémoires.

(Christian DIOR. Christian DIOR et moi. Paris, 2011, p. 148-149)

Frédéric Mitterrand remarque qu’Alla « est l’altière pionnière des mannequines asiatiques ». « En tout essaim d’abeilles, sa reine…Elle parle peu, mais dans toutes les langues. Elle est secrète, mystérieuse, impassible, bonne copine si on ne vient pas la chercher…»

(Christian DIOR, La France. Film documentaire de Frédéric Mitterrand, 2018)

Pourtant, de nombreuses questions (Comment est-elle venue en France et, éventuellement, dans la Maison Dior ? Avait-elle une famille ? Qu’est-ce qu’elle est devenue après les podiums ?  Quand est-elle décédée ? Où se trouve sa tombe ? A-t-elle des descendants ?) sont restées sans réponse. Plus de 30 ans se sont écoulés mais Alla demeurait une Enigme. La Maison Dior avait soutenu la publication des souvenirs de trois de ses mannequins mais Alla ne figure pas dans cette liste (1). Ainsi, la vraie histoire de l’Ambassadrice renommée de la Maison Dior demeurait inconnue au public.

Derrière le destin inconnu d’Alla il y avait quelque chose de plus grand, plus significatif : la sagesse et le génie visionnaire de Christian Dior qui avait invité une Chinoise venant du Shanghai au monde de la Haute Couture.

L’histoire de nos recherches a commencé par un événement tout à fait inattendu. Un beau jour – en été 2018 – une exposition d’antiquités (y compris de tableaux) a eu lieu au parc Monceau. Je me promenais en observant les toiles, sans intention d’en acheter une. Tout d’un coup, je me suis senti moi-même observé… C’était le regard aiguisé d’une Inconnue du portrait. Je me suis posé une question : « Est-ce que c’est bien elle, Alla Ilchun qui figurait dans l’article de « L’Officiel » ? Est-ce possible ? ». Pourtant, le vendeur ne savait pas qui était la femme ayant servi de modèle. L’œuvre portait le nom « Dans le vestiaire ». Je regardais le tableau et, petit à petit, le désir de l’acquérir m’envahissait. Le marché a été conclu. En achetant ce portrait rare je ne savais pas encore à quelle histoire il me condamnait.

Le 5 juin 2018. L’histoire commence. C’est la première rencontre de l’équipe de l’AKF avec le portrait. Un bref rapport sur la biographie d’Alla Ilchun a été présenté par Aiperi Soubankoulova (AKF).

Aujourd’hui, après trois années de travail acharné, nous sommes fiers de dire que nous avons été capables de dévoiler l’Enigme d’Alla et répondre à presque toutes les questions que posait le labyrinthe de son destin hors du commun. Ceci est devenu possible grâce à mes collègues de l’AKF et de nombreux enthousiastes venant de différents pays du monde. Et surtout grâce au soutien d’équipe de « DIOR Héritage » de la Maison DIOR. Nous sommes très reconnaissants à toutes les personnalités qui ont partagé  avec nous leurs mémoires d’Alla.

L’Enigme d’Alla est dévoilée dans le film documentaire « Alla : une perle d’Orient chez Dior» créé en 2020 (Parlink).

Ce film a obtenu six prix aux festivals internationaux en tant que meilleur documentaire.

Le scénario du film documentaire est basé sur trois livres publiés au Kazakhstan, en Russie et en France (2).

L’image d’Alla et son destin fabuleux continuent à inspirer les personnes créatives travaillant dans toutes les sphères de l’art. En ce moment, les répétitions du ballet se déroulent au théâtre Astana Ballet. La première est prévue pour le début décembre.

Les cinéastes montrent également un grand intérêt pour l’histoire incroyable d’Alla. Cependant, nous sommes retenus par la crainte que la démonstration de l’art fin de la Haute Couture au cinéma ne peut « obéir » qu’à la France, la patrie de Dior, le pays où se jouait le destin d’Alla qui était la découverte du Maître.

En faisant renaître le nom du mannequin célèbre, l’Ambassadrice de la Maison Dior, nous honorons la sagesse du grand couturier. Aujourd’hui, la Chine et la Russie détiennent une position clé dans les intérêts stratégiques du holding LVMH. Ces pays représentent la plus grande partie du marketing de la marque Christian Dior et du holding en général.

La sagesse de Christian Dior et le talent d’Alla Ilchun, sa muse éternelle, méritent l’attention du grand public.

C’est pour cette raison que nous lançons sur Internet le site https://allailchun.com afin que les résultats de la recherche unique soient accessibles aux quatre coins du monde.

Berlin IRISHEV, Président d’AKF

Auteur des livres sur le destin fabuleux d’Alla, la Muse de Dior,

Producteur du film documentaire

(1) « Praline, mannequin de Paris » (Paris, Editions du Seuil, 1951),

« Présidente Lucky. Mannequin de Paris » (Paris, Fayard, 1961)

« Et Dior créa Victoire » (Paris, Robert Laffont, 1997).

(2) Berlin Irishev « La Muse de Dior. L’Histoire d’Alla Ilchun » (Almaty, Coz, 2019 ; langue : russe)

Berlin Irishev « La Muse de Dior : l’Enigme d’Alla Ilchun » (Moscou, Eterna, 2020 ; langue : russe)

Berlin Irishev « L’Enigme d’Alla. Muse de Dior » (Paris-Madrid, Dix7, 2021 ; langue : française)